par Michael Holden et Sam Tobin

LONDRES, 26 mars (Reuters) - La Haute Cour de justice de Londres a accordé mardi à Julian Assange le droit de contester son extradition aux Etats-Unis, acceptée par le gouvernement britannique en 2022.

Deux juges de la Haute Cour ont décidé que Julian Assange pourrait défendre son recours lors d'une audience plénière le 20 mai, à moins que les Etats-Unis ne garantissent d'ici là, et de manière "satisfaisante", que le fondateur de WikiLeaks, poursuivi pour espionnage outre-Atlantique, puisse plaider le premier amendement de la Constitution américaine protégeant la liberté d'expression et ne risque pas la peine capitale.

En l'absence de telles garanties, Julian Assange se verra accorder le droit de faire appel.

La décision des deux magistrats londoniens marque un nouvel épisode dans le long feuilleton judiciaire autour du sort du ressortissant australien, âgé de 52 ans, détenu depuis 2019 dans une prison de haute sécurité du sud-est de la capitale britannique.

Les Etats-Unis réclament l'extradition de Julian Assange afin de pouvoir le traduire devant la justice pour avoir fait "fuiter" à partir de 2010 sur WikiLeaks des documents militaires et diplomatiques classés secret défense.

Au titre de la loi américaine sur l'espionnage ("Espionage Act"), Julian Assange pourrait encourir une peine de plusieurs décennies d'emprisonnement.

Ses nombreux partisans, qui considèrent Julian Assange comme un héros pour avoir révélé des actes répréhensibles et des crimes de guerre présumés des Etats-Unis, dénoncent une persécution.

Réfugié pendant sept ans à l'ambassade de l'Equateur à Londres quand ses ennuis judiciaires ont commencé, avant d'être emprisonné en 2019 pour n'avoir pas respecté les conditions de sa liberté conditionnelle, Julian Assange a essuyé l'an dernier un premier refus de la justice dans sa volonté de faire appel de son extradition.

Ses avocats ont demandé en février, au cours d'une audience de deux jours devant la Haute Cour de justice de Londres, l'annulation de ce jugement, estimant que leur client était victime de poursuites à visées politiques.

Stella Assange, qui a épousé Julian Assange en prison, a déclaré qu'il s'agissait d'une question de vie ou de mort, estimant que son mari ne survivrait pas à une potentielle extradition aux Etats-Unis. (Michael Holden; version française Jean Terzian et Jean-Stéphane Brosse, édité par Kate Entringer)