17 mai (Reuters) - La nuit a été plus calme dans l'agglomération de Nouméa après l'instauration de l'état d'urgence, a annoncé vendredi le Haut-Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, Louis Le Franc, lors d'une conférence de presse, ajoutant toutefois que ce retour au calme n'était pas général.

"(Sur) la ville de Nouméa en particulier il y a encore quelques points d’affrontement et d'inquiétude, mais sur l'ensemble du territoire de l'agglomération on a constaté un retour au calme", a dit Louis Le Franc.

Les renforts envoyés par les autorités de Paris ont commencé à arriver en Nouvelle-Calédonie dans la nuit de jeudi à vendredi, et d'autres sont attendus dans journée, a-t-il ajouté.

Louis Le Franc a indiqué que les opérations visant à ravitailler les surfaces commerciales en denrées alimentaires et en médicaments, qui nécessitent de sécuriser les convois et de débloquer les barrages sauvages établis sur les axes routiers – dont certains sont piégés –, seraient mises en place dans l'après-midi.

Les établissements commerciaux seront sécurisés afin de permettre à la population de s'approvisionner, a-t-il précisé.

Les renforts seront également déployés "pour contrôler les zones qui nous ont échappées ces jours derniers", a dit le Haut-Commissaire de la République.

"Nos appels au calme, à la paix et à la réconciliation, j'espère qu’ils commencent à être entendus", a dit Louis Le Franc. "C'est important que ceux qui sont à l'origine de ces affrontements, de ces blocages l'entendent bien."

"Il faut que la vie calédonienne puisse reprendre normalement son cours."

L'état d'urgence, décrété en conseil des ministres mercredi à Paris pour une durée initiale de 12 jours, est entré en vigueur jeudi à 05h00 du matin.

Cinq personnes sont mortes depuis le début des violences, alimentées par un projet de réforme de la Constitution visant à élargir aux personnes résidant depuis dix ans dans l'archipel le corps électoral, figé depuis l'accord de Nouméa de 1998. (Rédigé par Camille Raynaud)