Berlin (awp/afp) - Le groupe industriel allemand Siemens a subi au deuxième trimestre de son exercice décalé 2023/2024 un recul de ses bénéfices, en raison d'un effet comptable mais également d'un recul de l'activité, notamment dans le numérique et en Chine.

Entre janvier et mars, le bénéfice net part du groupe a chuté de 38%, à 2,2 milliards d'euros (2,16 milliards de francs suisses), a-t-il indiqué jeudi dans un communiqué, justifiant cette baisse par la comparaison avec un gain exceptionnel à la même période l'an dernier lié à "l'annulation d'une dépréciation" de parts dans Siemens Energy.

Mais le groupe a également connu un recul de son chiffre d'affaires qui a baissé de 1%, et de ses commandes, qui ont plongé de 13% sur un an, alors que ces deux indicateurs augmentaient depuis plusieurs trimestres.

Le conglomérat a aussi enregistré une chute de 2% de son bénéfice d'exploitation, à 2,5 milliards d'euros.

Siemens subit depuis plusieurs mois les conséquence du déstockage de marchandises de plusieurs de ses clients, ayant accumulé des stocks au sortir de la pandémie de Covid-19 pour éviter les pénuries.

L'entreprise souffre également d'une forte baisse de ses activités en Chine, un marché majeur, où Siemens a connu une baisse de 25% de ses commandes et de 20% de ses revenus au deuxième trimestre.

Vente d'Innomotics

La division "industrie numérique", d'habitude moteur de sa croissance, comprenant notamment les logiciels et l'automation des usines, souffre de cette conjoncture, avec une baisse du chiffre d'affaires de 14%.

Dans la division "Smart Infrastructure", qui connecte des systèmes d'énergie pour bâtiments et sites industriels, le chiffre d'affaires a lui résisté, avec une augmentation de 10%.

La filiale mobilité, productrice de trains, a quant à elle connu une hausse modeste de 6% de ses revenus, mais enregistre une chute de 49% de ses commandes.

Siemens a également annoncé jeudi la vente de Innomotics, une entreprise spécialisée dans la fabrication de grands moteurs et entraînements, pour 3,5 milliards d'euros au fonds américain KPS.

Cette division emploie environ 15'000 salariés dans le monde, pour un chiffre d'affaires annuel de 3,3 milliards d'euros.

Le groupe munichois, longtemps producteur d'équipements lourds pour l'industrie et de turbines, se réoriente depuis plusieurs années vers le numérique et l'automatisation des usines, se délestant de nombreuses activités industrielles.

L'entreprise s'est notamment séparée en 2020 de son emblématique filière énergie, Siemens Energy, introduite en Bourse dont elle ne détient plus que 17% des parts.

afp/fr