New York (awp/afp) - Plus de la moitié des près de 5.100 employés d'une usine Mercedes-Benz située dans l'Alabama, dans le sud des Etats-Unis, ont refusé d'adhérer au syndicat United Auto Workers (UAW), selon le résultat officiel de la consultation publié vendredi.

L'agence fédérale chargée du droit du travail, le National Labor Relations Board (NLRB), a précisé dans un communiqué que 2.642 employés avaient voté contre la proposition d'être représentés par le syndicat, tandis que 2.045 avaient voté favorablement.

Au total, selon cette source, 5.075 employés avaient la possibilité de participer au scrutin qui s'est déroulé de lundi à vendredi matin.

Le constructeur a indiqué dans un communiqué distinct que 92% des employés concernés avaient pris part au vote, et que 56% des suffrages exprimés avaient refusé de rallier le syndicat.

"Notre objectif tout au long de ce processus a été d'assurer que chaque équipier concerné avait l'opportunité de participer à un suffrage équitable", a précisé Mercedes-Benz, ajoutant avoir "hâte de continuer à travailler en direct avec (ses) équipiers".

C'est un revers pour le syndicat qui était parvenu en avril à s'implanter, pour la première fois, chez un constructeur automobile non-américain.

En effet, les 5.500 employés de l'usine Volkswagen de Chattanooga (Tennessee) avaient voté à une large majorité pour que l'UAW les représente.

Les constructeurs étrangers ont majoritairement élu domicile dans des Etats du Sud, peu ouverts aux syndicats.

"Evidemment, ce n'est pas le résultat que nous souhaitions", a réagi Shawn Fain, président de l'UAW, lors d'un point presse. "Ce n'est pas un échec, c'est un obstacle sur la route", a-t-il relevé.

Le syndicat a rencontré une plus grande réticence de la part du groupe Mercedes-Benz que chez Volkswagen, resté relativement neutre à l'égard de l'élection.

Des employés de Mercedes-Benz ont lancé une procédure devant une agence fédérale, estimant avoir subi des représailles de la part du constructeur en raison de leur engagement en faveur du syndicat.

L'UAW a également lancé une procédure, en vertu d'une nouvelle loi allemande, accusant Mercedes-Benz de "violation flagrante des droits humains" pour avoir licencié un employé favorable au syndicat, et par ailleurs atteint d'un cancer, ainsi que pour avoir forcé les travailleurs à assister à des réunions au cours desquelles les dirigeants ont critiqué le syndicat.

La gouverneure républicaine de l'Alabama, Kay Ivey, s'est réjouie du rejet et a appelé le syndicat à respecter le résultat du vote.

"Les ouvriers (...) se sont exprimés, et ils se sont exprimés clairement", a-t-elle posté sur X (ex-Twitter), après l'annonce des résultats.

"Je suis fière que l'Alabama accueille certains des plus grands constructeurs mondiaux et je leur suis reconnaissante de fournir de bons revenus, avantages et opportunités à de nombreux" habitants de l'Etat, a-t-elle relevé.

L'approbation chez Volkswagen a constitué une victoire de taille pour Shawn Fain, dans la foulée des avancées de l'automne chez les "Big 3" - Ford, General Motors et Stellantis - après une grève inédite de six semaines.

Selon des experts, un succès de l'UAW chez Mercedes-Benz pouvait servir de tremplin aux campagnes menées chez d'autres constructeurs installés dans cette partie des Etats-Unis, comme Honda, Toyota ou Hyundai.

afp/rp