BERLIN (dpa-AFX) - Le chef du groupe parlementaire de la CSU, Alexander Dobrindt, demande à ce que l'on s'approche davantage des Länder dans le cadre de la réforme prévue des hôpitaux. Le ministre de la Santé Karl Lauterbach (SPD) doit s'asseoir à la même table que les Länder sur cette question centrale et ne pas faire de la politique contre les Länder, a déclaré Dobrindt à l'agence de presse allemande. "Une telle approche du gouvernement fédéral, basée sur la confrontation, nuit aux soins médicaux en Allemagne. C'est inacceptable". Dobrindt a critiqué : "Cette réforme hospitalière est totalement déséquilibrée". Elle ne tient pas compte des Länder, entraîne des coûts plus élevés pour les cotisants et conduira à une détérioration dans les zones rurales.

Le cabinet fédéral avait lancé les projets de loi mercredi. Ils visent à réduire la pression financière pour les cliniques et à ancrer des règles de qualité uniformes. Pour ce faire, il est prévu de modifier la rémunération actuelle par des forfaits pour les cas de traitement. A l'avenir, les cliniques recevront 60 pour cent de la rémunération pour la mise à disposition de certaines offres. Le financement par les caisses d'assurance maladie doit en outre se baser sur des "groupes de prestations" mieux définis. Ils doivent décrire plus précisément les traitements en clinique et fixer des conditions minimales.

Les Länder demandent à l'unanimité des modifications de ces plans. Lauterbach n'a toutefois plus conçu la loi de manière à ce qu'elle soit soumise à l'approbation du Bundesrat. Le projet va maintenant être débattu au Bundestag. La loi devrait entrer en vigueur début 2025, la mise en œuvre devrait suivre dans les années suivantes.

La Bavière veut néanmoins imposer des modifications par le biais de la chambre des Länder. "La Bavière va maintenant insister auprès du Bundesrat pour que des corrections soient apportées à la réforme", a déclaré la ministre bavaroise de la Santé Judith Gerlach (CSU) au journal "Augsburger Allgemeine" (jeudi). "Moi aussi, je pouvais très bien imaginer un comité de médiation si Lauterbach ne répondait pas suffisamment aux exigences des Länder", a déclaré Gerlach en faisant référence à une initiative du Bade-Wurtemberg. Les Länder pouvaient ainsi freiner la procédure. Une plainte en dernier recours n'est pas non plus écartée, a déclaré Gerlach. L'une des principales exigences est que le gouvernement fédéral soutienne rapidement les hôpitaux sur le plan financier jusqu'à ce que la réforme soit effective.

La CDU/CSU craint également que la réforme n'entraîne une hausse des cotisations d'assurance maladie. L'expert en santé de la CSU, Stephan Pilsinger, prévoit jusqu'à 0,5 point de pourcentage de charges supplémentaires pour les cotisants, comme il l'a déclaré au Redaktionsnetzwerk Deutschland (RND/Jeudi). Afin de soutenir le changement vers les nouvelles structures, un "fonds de transformation" devrait voir le jour, duquel pourraient provenir de 2026 à 2035 jusqu'à 25 milliards d'euros des fonds des caisses légales ? à condition que les Länder participent chacun à hauteur égale au financement.

Lauterbach a précisé que des négociations étaient en cours avec les Länder. Le ministre a justifié sa démarche mercredi soir lors de l'entretien au sommet du "Spiegel" par le fait qu'il ne voulait pas édulcorer la réforme à l'avance. La réforme s'inspire fortement de ce que sa maison considère comme juste. Il est important qu'il n'y ait pas de réduction de la qualité des soins. Or, c'est ce à quoi aboutissent les propositions des Länder. "Nous ne sommes pas d'accord", a déclaré Lauterbach. Mais les négociations se poursuivent.

Lors de la présentation des plans, Lauterbach avait parlé d'une "révolution", mais aussi d'un frein d'urgence. Sans changements structurels, les cliniques risquent de faire faillite, d'être mal traitées et de parcourir de longues distances, avait souligné le ministre. Dans le même temps, le politicien du SPD a clairement indiqué qu'il y avait trop de cliniques. L'Allemagne n'a pas les besoins médicaux, le personnel médical et le personnel soignant nécessaires pour 1700 hôpitaux.

L'association sociale allemande a critiqué le fait que le fonds de transformation prévu soit alimenté uniquement par les fonds de l'assurance maladie obligatoire et non par ceux de l'assurance maladie privée. Néanmoins, la réforme va dans la bonne direction, a déclaré la présidente du comité directeur de l'association, Michaela Engelmeier, à l'"Augsburger Allgemeine". Le FDP veut veiller dans la suite du processus à ce que la réforme soit mise en œuvre avec le moins de bureaucratie possible, comme l'a déclaré le chef du groupe Christian Dürr au RND.

La présidente de la conférence des ministres de la santé, Kerstin von der Decken (CDU) du Schleswig-Holstein, a clairement indiqué que les Länder avaient soutenu les objectifs de la réforme dès le début. Mais ils ne sont pas d'accord avec le résultat présenté aujourd'hui, a-t-elle déclaré au journal télévisé de la chaîne ARD. Si la loi est adoptée en l'état, elle conduira en partie à une amélioration de la réforme, mais en partie aussi à une détérioration, a-t-elle mis en garde. Ce dernier point est surtout valable pour les régions rurales, où les petites cliniques pourraient être menacées de disparition. La loi est faite pour les grands fournisseurs et les agglomérations, mais pas pour les régions rurales, a déploré la politicienne de la CDU./sam/DP/zb